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Une amour de Frankenstein


Un amour de Frankenstein Année : 1991

Titre original : Frankenstein : the College Years

Réalisateur : Tom Shadyac

Le professeur Lippzigger, dit Lipp, un savant fou qui aurait découvert le secret du célèbre Dr Frankenstein et serait sur le point de mener son oeuvre à terme, meurt en plein cours de chimie. Son meilleur élève, Mark, aidé de son meilleur ami, Jay, se voit dès lors dans l'obligation de retrouver la créature et de lui (re)donner vie. Ce sera bientôt chose faite et le début d'un certain nombre de péripéties grotesques pour le monstre littéraire et ses nouveaux compagnons : on les verra tenter de dissimuler ce géant de plus de deux mètres cinquante parmi les étudiants de la fac en l'habillant et le maquillant à la mode (c'est-à-dire à la manière des années quatre-vingts), lui faire pratiquer le football américain, découvrir la musique de leur époque et danser sur des rythmes endiablés. Tombeur tout droit venu du tombeau, le bien surnommé Frank N. Stein exerce une irrésistible attraction sur les jeunes filles du campus et finira, malgré son absence totale d'intelligence (en apparence, tout du moins), par prouver à tous qu'il est en réalité l'un des esprits les plus brillants de son temps - seul lui manquait un peu de sucre pour rendre quelque force à ses neurones endormis.

Comme on peut aisément le constater à la lecture des lignes qui précèdent, Un amour de Frankenstein (ou Frankenstein : le tombeur de la fac), téléfilm réalisé par un Tom Shadyac (Ace Ventura, détective pour chiens et chats (1994)) encore débutant, est une petite comédie fantastique au burlesque sans prétention, dont le scénario n'est pas, loin s'en faut, la principale qualité. Ses acteurs, en revanche, en dépit d'un doublage exécrable en version française et d'effets sonores dépourvus de tout relief, d'un montage manquant parfois cruellement de rythme et d'effets spéciaux d'un kitsch consommé, parviennent, bien qu'extrêmement mauvais, à rendre ce nanar pour le moins ridicule extrêmement sympathique, au point que tout spectateur finira tôt ou tard par se surprendre à sourire comme un benêt face à cette oeuvre pourtant maladroite à bien des égards. Trop creuse pour souffrir la moindre tentative d'analyse, cette dernière n'en opère pas moins un certain charme - suranné - qui ravira tant les amateurs de nanars que les aficionados des films de monstres (qui apprécieront certainement la bande origniale et le déguisement de Frank N. Stein) et les nostalgiques des années quatre-vingts qui ne jurent que par les vêtements aux couleurs criardes et ces petites scènes qu'on appelle en anglais montages, au cours desquelles l'espace et le temps se trouvent soudainement condensés sous forme de petits clips musicaux. En somme, Un amour de Frankenstein (on remarque au passage que Tom Shadyac semble - à dessein ? - confondre le créateur et sa créature...) est un téléfilm regardable bien qu'un tantinet ennuyeux, notamment lorsqu'on n'a rien d'autre à faire et qu'on ne sait pas quoi faire d'autre...

Note : 4/10


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